La ville médiévale établie sur un éperon surbaissé dominant de quelques mètres le fond de vallée de la Sambre ne dispose pas de défenses naturelles exceptionnelles comme Thuin sa première voisine en amont. Mais elle doit pouvoir assurer la défense de son pont, l’un des rares points de passage permanent sur la Sambre. Sans doute au 14e siècle, une muraille est édifiée sur le pourtour de l’éperon enserrant dans ces murs le petit noyau urbain existant. Seules les portes de Châtelet et de Beaumont et le vieux pont donne accès à la ville. Le mur, doublé d’un talus de terre par endroits, est juste capable de résister à l’armement dérisoire des assaillants de l’époque. Mais dès le 16e siècle, avec l’invention des canons à poudre noire et boulets métalliques, les remparts de Marchienne deviennent une défense dérisoire. Ils seront cependant maintenus jusqu’au début du 18e siècle, faisant plus office de limite symbolique que de muraille défensive.
Un site naturellement mal défendu
Le replat dominant la Sambre de seulement quelques mètres où la
ville a été construite n’a rien de comparable avec l’éperon rocheux
sur lequel la ville haute de Thuin s’est édifiée. Pourtant le site de
Marchienne est stratégique. Pour franchir la Sambre en venant du
sud, une seule solution: s’avancer sur la langue de terre surbaissée
qui s’insinue entre les plaines marécageuses de la Sambre et de
l’Eau d’Heure jusqu’à la berge de la Sambre. Là en s’appuyant sur
deux îles, un gué, remplacé plus tard par un pont, permet de franchir la rivière.