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Les ponts

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Une histoire de ponts

Marchienne-au-Pont, ou plus exactement « Marchienne aux ponts » car si son pont a tant compté dans l’histoire de Marchienne ce n’est pas celui que nous connaissons qui a fait la renommée de la cité. Le site est un point de passage stratégique sur la Haute-Sambre depuis la nuit des temps. Le traversée de la rivière est d’abord possible grâce à un gué. Il se situait en aval du pont actuel. Uniquement franchissable par des chariots en période de basses eaux il est remplacé par un pont qui est mentionné pour la première fois en 1541. Il est jeté sur la rivière dans l’axe de la rue Fessler actuelle. En 1842, il est doublé d’un nouveau pont construit plus en amont dans le prolongement de la rue Neuve qui vient d’être tracée. Au début du 20e siècle, ce nouveau pont plus large et plus solide prend le pas sur le vieux pont qui disparaît. Détruit durant la Seconde Guerre, le pont actuel construit en une seule arche vient le remplacer dans les années 50.

Un gué puis un pont

Avant les premiers travaux de canalisation entrepris au 19e siècle la Sambre est une rivière peu profonde aux eaux paisibles sauf au moment des crues. A bien des égards elle ressemble aux autres grands affluents de la Meuse comme la Lesse ou la Semois. A l’instar des ses cousines mosanes la rivière comporte une série de gués qui facilite son franchissement par des chariots attelés. A Marchienne, il y a deux gués, le Wez à hauteur du moulin de Monceau et le gué du « Centre » à l’emplacement du Vieux Pont dans le prolongement de la rue Fesler. Ces gués sont l’œuvre des affluents. Au cours du temps, les eaux rapides de l’Ernelle en rive gauche et l’Eau d’Heure en rive droite sont venues déverser des graviers dans le lit de la Sambre, graviers trop volumineux pour que la Sambre puisse les transporter en aval. Elle a dû se résoudre à les contourner ce qui a engendré des îlots de galets divisant la rivière en plusieurs chenaux au fond empierré. Les gués étaient nés. Peu profonds, les chenaux sont aisément franchissables et leur pavage naturel évite l’enlisement des chariots. Situé sur le grand chemin de Beaumont à Nivelles, le gué du « centre » est le plus fréquenté. C’est à son emplacement que sera construit le premier pont garantissant la traversée quelque soit le niveau de l’eau.

Extrait du plan cadastral de Marchienne-au-Pont,1842 - 1879, http://www.cartesius.be Remacle leloup Remacle leloup
cadastre nels

Un pont tardif

S’il faut attendre 1541 pour que le pont de Marchienne soit évoqué dans les documents historiques, il y a tout lieu de penser que les marchiennois ne se sont pas satisfaits de leur gué jusque-là. Comment si non expliquer le développement de la cité dès le Moyen Âge. C’est la rencontre entre le grand chemin Beaumont-Nivelles qui franchit la Sambre par le gué situé au pied du bourg et un point d’accostage en rive droite de la rivière qui explique l’attractivité du site pour les marchands. Sans doute y a-t-il eu, comme dans d’autres villes fluviales, un pont de bois ou de bateaux avant que les édiles marchiennois ne consentent à investir dans un coûteux pont de pierres. Le plan de la ville historique laisse entrevoir l’existence d’un pont sans doute dès la fondation. La cité se compose alors de deux quartiers distincts: le centre du bourg circonscrit dans ses remparts et un faubourg outre Sambre en forme de tête de pont. Quand on investit dans un pont il faut en contrôler les deux extrémités

Un, deux, trois, … ponts

Dès les premiers travaux de canalisation de la Sambre entrepris en 1832, le vieux pont avec ses quatre arches étroites devient un obstacle à la navigation. Trop étroit et exigeant sans cesse des travaux de réfection à cause d’un trafic routier en pleine expansion, il est condamné. Un nouveau pont est construit en amont en 1842 dans le prolongement de la rue Neuve qui met le centre du bourg en communication directe avec la route de Mons qui vient d’être créée.
A la fin du 19e siècle, ce nouvel axe qui est équipé d’une ligne de tram supplante la voie historique de la rue Fesler.
Le vieux pont, converti en passerelle piétonne en 1867, ne survit pas à la Deuxième Guerre. Le nouveau pont est lui-même dynamité en 1940. Il est remplacé dans les années cinquante par le pont actuel. Edifié en une seule arche rehaussée il permet le passage de péniches de 1350 tonnes et peut supporter le charroi des camions et des trams