Désserrer le tissu urbain hérité de 
l’Ancien Régime 
				L’essor démographique et économique 
du 19e siècle engendre un accroissement des échanges entre le sud et le 
nord de la commune. Les chaussées de 
Mons et de Beaumont construites vers 
1840 deviennent les axes les plus fréquentés. Mais il subsiste un goulot 
d’étranglement dans leur liaison via le 
vieux pont et la grand’place.. La 
construction du nouveau pont et le percement de la rue Neuve apportent une 
première partie de solution à l’engorgement du centre du bourg. Reste 
l’obstacle de la vielle église qu’il faut 
chaque fois contourner. Le problème 
s’intensifie lors de la création de la ligne 
de tram Charleroi-Beaumont à la fin du 
19e siècle.
	
					
					
					
					
				
					
					
					
						
					
					Une église au milieu d’un cimetiére 
					
Alors que le périmètre des remparts délimite un espace très exigu, on peut 
s’étonner des dimensions de la grand’-
place. Mais l’image que nous en avons 
provient des photographies et des plans 
qui datent au plus tôt de 1830. La carte 
de Ferraris (1770 - 78) donne à voir une 
grand-place étroite, étirée du château à 
la porte de Châtelet. L’église est insérée 
dans les bâtiments qui jouxtent le château. Elle est ceinturée d’un mur qui enclos un cimetière. La vielle église ressemble à ses consoeurs rurales de Montigny ou Landelies. Sur les plan du 19e
siècle, le cimetière a disparu et le marché a pu s’étendre autour de l’église. La 
délocalisation des cimetières hors les 
murs est une conséquences des premières mesures sanitaires prises sous le 
règne de Joseph II (1780 - 1790).
					Affirmer sa préséance 
					
Le choix de la localisation de la nouvelle 
église n’est pas anodin. A la fin du 19e
siècle, le pouvoir politique acquiert le 
« château blanc » pour y installer son 
nouvel hôtel de ville. Il laisse de facto la 
préséance de la grand’place à la nouvelle église. Les commerçants se sont 
d’ailleurs longtemps opposés à cette 
mise à l’écart de leur hôtel de ville, 
symbole des libertés communales chèrement acquises par leurs ancêtres. 
Alors qu’elle en occupait le centre depuis des lustres, en voulant se maintenir 
sur la grand’place, l’église doit accepter 
d’être rebâtie sur une parcelle en dent 
de râteau coincée entre des bâtiments 
qui bordent un côté de la grand’place. 
C’est sans doute pour compenser cette 
position discrète qu’on la dotera d’un 
clocher élancé qui, encore aujourd’hui, 
plus haute tour de Marchienne, sert de 
repère dans le paysage