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Les abattoirs

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Puanteur et insalubrité : hors les murs !

Dans la seconde moitié du 19e siècle des abattoirs sont construits à l’extérieur de la ville. Les habitants veulent se prémunir des odeurs pestilentielles et de l’insalubrité des déchets de boucherie qui autrefois jonchaient les rues. La proximité de l’Eau d’Heure permet de puiser dans la rivière les eaux indispensables au nettoyage des salles d’abattage et d’y rejeter le sang et les eaux sales.

En pleine croissance, la ville se dote d’abattoirs

Les abattoirs de Marchienne sont construits en 1871 le long de l’Eau d’Heure. Là, à quelques centaines de mètres du centre-ville il y a de l’espace et de l’eau. De l’espace pour construire de vastes bâtiments répondant aux besoins d’une population qui a été multipliée par 19 en un siècle (un peu plus de 1.000 habitants en 1801, près de 19.000 en 1900); de l’eau pour nettoyer les salles et une rivière en guise d’égout pour rejeter le sang et les eaux sales. Cette mise à l’écart des activités présentant un risque sanitaire est l’une des actions entreprises pour assainir la ville après les épidémies de typhus et de choléra qui ont touché la Belgique au milieu du 19e siècle et causé plus de 70.000 décès.

Evocation d’une rue médiévale © MPMM
forges de la platinerie Extrait du plan cadastral de 1842-79 © KBR

Une ville de plus en plus polluée

Jusque 1850 les animaux destinés à la boucherie étaient abattus par les bouchers eux-mêmes dans ou devant leurs échoppes établies dans le centre de la ville. Les déchets et les carcasses étaient abandonnés en rue où ils pourrissaient en dégageant des odeurs nauséabondes et en polluant les points d’eau où s’approvisionnaient les habitants. Cette pollution s’ajoutait à celle des eaux sales rejetées par les riverains dans les caniveaux des rues en l’absence d’égout. Avec l’augmentation vertigineuse du nombre d’habitants au 19e siècle, la ville avec ses rues étroites et mal aérées héritées du Moyen Âge devient un infâme cloaque, source de pollutions et de maladies.

Un espace occupé autrefois par des moulins et leurs aménagements hydrauliques

Jusqu’à la seconde moitié du 19e siècle la basse vallée de l’Eau d’Heure est quasiment vide de constructions. Seuls deux moulins y sont implantés. 1.Un moulin à farine (doc. 1): reconstruit en 1736 (cf. carte postale). Au départ, il s’agit d'un moulin équipé de deux roues hydrauliques. On lui a adjoint une machine à vapeur en 1859 afin de pouvoir actionner quatre paires de meules à farine. Il est venu remplacer le moulin banal de Marchienne qui est déjà mentionné en 1412. 2.Une forge-platinerie (doc. 2): le moulin sans doute construit au début du 15e siècle va subir plusieurs transformations et fonctionnera jusqu’à la fin du 19e siècle. Il dispose alors de deux roues hydrauliques qui actionnent les soufflets d’une forge, un gros marteau (maka) pour aplatir le métal et une cisaille pour le découper en vue de façonner des outils et des pièces pour machines. Ces moulins sont établis de part et d’autre d’une île sur un dérivation de l’Eau d’Heure (doc. 3), aujourd’hui souterraine dont on peut encore voir la sortie (doc. 6).

Extrait de la carte de Ferraris, 1770-78 © KBR
Extrait d’une carte postale v. 1900, coll privée

Les wisines1 ancêtres des entreprises industrielles

Les moulins de Marchienne sont les deux derniers de la longue chaîne de moulins qui ponctuent la vallée de l’Eau d’Heure depuis Cerfontaine jusqu’à la Sambre. Avant l’invention de la machine à vapeur (seconde moitié du 18e siècle) la force hydraulique des cours d’eau était la seule capable d’actionner des dispositifs lourds comme les meules des moulins à farine ou les gros marteaux des forges. Pour actionner la roue d’un moulin il faut soit des eaux rapides soit pouvoir créer une chute d’eau qui va permettre de remplir les aujets de la roue et la faire tourner grâce au poids de l’eau. Il faut aussi pouvoir maîtriser le débit d’eau pour réguler la vitesse de la roue voire l’arrêter lorsqu’il faut la réparer. L’Eau d’Heure avec son courant plus rapide que celui de la Sambre à cause de sa pente plus forte était plus apte à être équipée de moulins. A partir du 14e siècle nombre de moulins à farine, à huile (stordoirs), etc. ont été construits sur ses berges. Mais sa renommée, l’Eau d’heure la doit surtout aux nombreuses forges qui se sont égrainées le long de sa vallée, les ancêtres de nos usines . 

1. occhevine ou wisine, Nord de la France, 13e s.« bâtim ent destiné à l'exercice d'une activité artisanale, construit près d'un cours d'eau, dans lequel on utilise la force hydraulique pour mouvoir des rouages » (CNTRL)

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